Récupérer, réutiliser, recycler, upcycler … ou comment jardiner avec trois fois rien !
1 – Recycler des cartes en étiquettes
Vivant dans un foyer minimaliste, j’ai beaucoup trié, vendu et donné ces dernières années, mais j’ai résisté à tout jeter à la poubelle (ça me faisait mal de lire ça dans le livre de Marie Kondo : « ça ne t’apporte pas de joie ? Jette-le !« ) Je me disais qu’un jour je trouverai quoi faire de toutes ces cartes qui ne se recyclent pas. C’est fait ! C’est parti pour le DIY le plus court du monde ! Il vous faut :
- un feutre indélébile type Sharpie,
- une bonne paire de ciseaux et
- une vieille carte de crédit, carte de membre, de fidélité … ou une carte OPUS puisqu’elles sont inutilisables au bout de 3 ans ! (si vous savez pourquoi d’ailleurs, faites-moi signe, je ne comprends pas la logique de la STM parfois …)

Trois coups de ciseaux dans le sens de la longueur et vous voilà paré avec quatre étiquettes pour identifier vos semis !
👩🌾 Conseil de jardinière : Etiquetez toujours vos semis ! Souvent, j’oublie de le faire ou je me dis que je me souviendrai de ce que j’ai semé. Dans 100% des cas, quand ça germe quelques jours plus tard (et qu’entre temps j’ai parti 4 autres semis …) je suis incapable de me souvenir de ce que c’est. C’est une bonne pratique d’inscrire aussi la date de semis, question de comprendre combien de temps votre semis mets pour lever. Et s’il n’y a pas l’ombre d’un germe au bout de deux semaines, peut-être que ça ne vaut pas la peine de continuer à arroser …
2 – Une mini-serre en boite de salade
Il vous faut … une boîte de salade. Si vous pratiquez le zéro déchet, vous n’en avez probablement pas à la maison mais il y a de grandes chances que vous en trouviez dans votre entourage ou votre voisinage.

👩🌾 Conseil de jardinière : Cette mini-serre permet aux semis de conserver leur humidité et chaleur. Pensez à ouvrir la boîte de temps en temps pour renouveler l’air, et sortir les semis une fois qu’ils ont germés !
3 – Des godets en rouleau de papier toilette
Les rouleaux de papier hygiénique sont gratuits, et a priori vous en avez tous beaucoup à la maison en ce moment ! 😉 Si vous êtes passé à la douchette ou aux lingettes lavables, c’est le moment de demander à vos proches de vous offrir leurs rouleaux ! Visionnez le tutoriel* en fin d’article pour fabriquer les vôtres !

Assurez-vous que les 4 rebords repliés laissent un trou au milieu pour le drainage. Placez-les rouleaux sur une boîte à oeufs ou dans une barquette serrés les uns aux autres. Si des moisissures se développent à l’extérieur du carton, pas de panique, vos plants n’en souffriront pas, mais c’est peut-être signe que vous arrosez trop.
👩🌾 Conseil de jardinière : Avant de transplanter, ouvrez délicatement les quatres ailettes, immergez complètement le rouleau dans l’eau puis enterrez le en vous assurant qu’il est entièrement recouvert de terre.
4 – Des godets en coquille d’oeufs
C’est très cute de semer dans des coquilles d’oeufs, et c’est très instagramable aussi, surtout à Pâques. Côté pratique, la coquille d’oeuf perd en revanche pas mal de points. Premièrement, ça contient très peu de terre et il va donc falloir la réserver aux petites plantes et vaporiser souvent (parce qu’arroser dans une coquille d’oeuf sans en mettre partout, ça ne marche pas !). Deuxièmement, vous ne pourrez pas récupérer facilement plusieurs plantules dans une coquille d’oeuf pour les transplanter dans plus grand. Il faudra enterrer la coquille d’oeuf en pleine terre. Si toutefois vous décidez de vous lancer (vous verrez en fin d’article que je vous encourage à tout tester !), ces quelques précautions pourraient vous être utiles !

👩🌾 Conseils de jardinière :
- faites un trou au fond de la coquille, par exemple en enfonçant un crayon, pour assurer le drainage
- choisissez une variété de petite taille
- semez une seule graine par coquille
- pour maintenir l’humidité, pensez à vaporiser une à deux fois par jour
5 – Des vieux bas Nylon comme attaches
Les bas Nylon sont dans le top 10 de mes bêtes noires depuis que je pratique le zéro déchet. Et même quand on ne pratique pas le zéro déchet, c’est assez facile de se frustrer pour ces collants qui filent à la moindre égratignure. Le vêtement le moins durable du monde ! Personnellement, j’ai décidé de ne plus en acheter mais, comme les cartes en plastique, ça ne se recycle pas vraiment alors je les ai gardés pour tenter de leur trouver une nouvelle vie. Et voilà ! En en coupant une section, on se retrouve avec un élastique qui peut servir à attacher les cheveux et plein d’autres choses … Avec un coup de ciseaux, ce bout de Nylon est parfait pour accrocher les branches de vos tomates à leurs tuteurs !
👩🌾 Conseil de jardinière : Ne serrez pas les liens trop fort, la plante va se développer et il ne faut pas qu’elle soit étranglée par les attaches !
6 – Des tuteurs en bois
Vous avez besoin de tuteurs pour vos tomates, haricots ou autres plantes grimpantes ? Pourquoi ne pas utiliser des branches ? Vous pouvez même les assembler pour en faire un treillis ou un tipi. Si vous taillez un arbre, récupérez les branches les plus droites, et si vous n’avez pas d’arbre, ouvrez l’oeil en faisant le tour de votre quartier, vos voisins en ont !

👩🌾 Conseil de jardinière : Adaptez la taille des branches à celle de la variété. Ici, j’ai pris des mini-branches pour démarrer les haricots mais dès qu’ils seront dehors, je les ferai grimper sur un support plus solide.
7 – Des supports en roue de vélo
Deuxième option pour faire grimper les pois et haricots, des roues de vélo ! Je vais en fixer sur le balcon pour faire grimper mes sugar snap peas !

👩🌾 Conseil de jardinière : Demandez à votre réparateur de vélo local de vous donner les roues usagées 🙂
8 – Des sachets de semences en papier récupéré
Un peu d’origami* et le tour est joué ! La petite pointe permet de faire tomber les semences une à une.
Si vous n’êtes pas d’humeur origami, vous pouvez réutiliser d’autres objets du quotidien. Je me sers par exemple des mini sachets de plastique que j’avais dans ma boite à couture.

Vous pouvez aussi utiliser les boîtes des médicaments mais certains pharmaciens acceptent de vous servir une nouvelle ordonnance dedans, c’est peut-être un usage à privilégier.
👩🌾 Conseil de jardinière : Conservez vos semences au sec, au frais et à la noirceur pour préserver leur taux de germination.
9 – Des long boards pour transporter la terre
Bon, je finis par celui-là parce qu’on a beaucoup ri mais je ne suis pas sûre que vous serez nombreux-ses à l’utiliser. Je le trouve important parce qu’il illustre un aspect inattendu du mode de vie zéro déchet. Au lieu d’acheter, on cherche à bricoler avec ce qu’on a, on créé, on invente, on patente et on s’amuse. Ce n’est pas seulement pour « sauver la planète » que je pratique le zéro déchet et le minimalisme, c’est aussi parce que ce mode de vie me permet de m’épanouir plus et avec des choses plus simples !
10 – Le troc ❤️
Pour tout le reste, troquez ! 95% des semences, plantes, terre et pots que j’ai sont de la récup’ de ce que j’ai récolté l’année dernière et des trocs ! Troquer permet d’économiser, d’éviter le gaspillage (les semences s’abîment avec le temps), mais surtout de rencontrer de belles personnes et de recevoir les meilleurs conseils : ceux de cette personne qui a fait pousser cette espèce tout près de chez soi. Je privilégie Plantcatching et les bibliothèques de semences (dont celle du merveilleux Santropol Roulant) mais il existe aussi des groupes Facebook dédiés tels que 🌺 Plantes à Donner & Échanger 🌿 Montréal ou Troc ta pousse ! Montréal.
Outre les semences, on peut troquer outils de jardinage, pots, jardinieres, terreaux, compost, boutures… à Montréal, il y a la très chouette communauté qui se regroupe autour de l’appli Bunz. Et il y a aussi les trésors que laissent certaines personnes sur le trottoir. Ouvrez l’oeil quand vous vous baladez dans votre quartier et sauvez-les avant qu’ils finissent au dépotoir !
👩🌾 Conseil de jardinière : Nettoyez à l’eau savonneuse les contenants que vous récupérez pour éviter la transmission de maladies aux plantes.
Maintenant, lancez-vous !
Pour finir je vous dirais que l’avantage de jardiner avec trois fois rien c’est que si une culture ne fonctionne pas, vous n’avez rien investi. J’espère que ça vous encouragera à tenter ! Quand je débutais en jardinage j’ai beaucoup lu, et souvent, je ne me suis pas lancée parce que je n’avais pas les conditions idéales sur mon balcon : pas assez d’espace, pas assez de profondeur, trop de vent … Quatre ans et des dizaines de contre-exemples plus tard, je tente, j’observe et j’ajuste… et ça marche ! En bref, PLANTEZ TOUT PLANTEZ-VOUS comme dirait Ophélie Ta Mère Nature !
Je n’échoue jamais, soit je réussis, soit j’apprends.
* Ressources
Origami pour fabriquer les sachets de graines ici.
Tutoriel pour fabriquer vos godets en rouleaux de papier toilette ici.